De style roman, l'église Saint-Martin du Brignon mérite le détour. Son porche se rapproche néanmoins du gothique en raison de sa construction tardive (14e siècle). Le clocher peigne est original avec ses quatre arcades comblées de cloches de taille décroissante dont deux ont été remplacées en 1954. La date de sa construction reste une énigme. Si les spécialistes s'accordent à dire qu'elle daterait du 15e siècle, voir de la fin du 14e siècle, il n'en demeure pas moins que le chroniqueur Médicis révèle son existence dès 1164. Elle est dédiée à Saint-Martin, ce qui est un nouveau témoignage de son ancienneté. Quelques particularités de cet édifice : à l'entrée au dessus de l'arc en accolade, un étrange personnage avance comme une gargouille tout en regardant vers le haut, la pierre tombale du 14e siècle ornée d'un personnage portant un chasuble et un pallium. Un prieur? Un évêque? La question reste en suspens.
Classée à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, l'église a été entièrement restaurée. Un programme comportant trois phases. La première phase comprendra d'abord la sacristie contigu avec l'ancien cimetière désaffecté qui sera également l'objet d'une réhabilitation. Charpente et couverture sont intégralement reprises dès l'automne : les infiltrations d'eau risquaient de mettre en péril un gros oeuvre déjà l'objet de fissures. Dans une deuxième et troisième phase, la toiture, le clocher et la façade seront rénovés. Construit en brèche volcanique friable, le clocher est victime de l'usure des pierres, du dégarnissement des joints. Sur la façade, végétation et lichens se développent assez largement, nécessitant un traitement et un rejointoiement au mortier de chaux. Coût total du projet : près de 280 000 euros. Une souscription sera mise en place avec la Fondation du patrimoine.
La célébrité locale du Brignon relève avant tout de l'abbé Aulanier, enfant du pays, curé de la paroisse de 1638 à 1691. Durant ces longues années, il consigna quotidiennement dans son journal la vie de ses ouailles, fit le récit de ses divers voyages et décrivit avec attention les différents fléaux qui ravageaient alors la contrée. Ce témoignage précieux est aujourd'hui étudié avec soin et édité par des passionnés de ce drôle de prêtre qui faisait "couper l'herbe du cimetière pour donner à son cheval".